J'ai vu............LE MONDE DU SILENCE

Vous êtes vous déjà imaginés, flottant dans l'air au-dessus d'une vallée ? Vous seriez à mi-chemin entre le ciel et la terre. Les éléments viendraient vous caresser la peau, comme pour mieux vous faire sentir la réalité. Des oiseaux, à leur tour, viendraient par curiosité, voir ce phénomène étrange qui vole autour d'eux. Là où vous vous trouveriez, ce serait le silence absolu en osmose avec le paysage. A la fois, plaine, colline, puis montagne, il vous dévoilerait ses plus merveilleux atouts. Alors, pris par une sorte de frénésie, vous voudriez aller toujours plus loin, explorer les moindres recoins. C'est ce que le monde fascinant de la mer, m'a un jour proposé;un monde semblable à notre imaginaire, une aventure qui s'est transformée en passion et que je me propose de vous faire partager.

Qu'il y a-t-il en dessous l'eau? : des monstres? des algues géantes qui nous emprisonnent? des pieuvres sortis d'un roman de jules vernes ? va-t-on être aspirés dans les profondeurs de l'océan ?.
Non, il y a tout simplement la vie. le silence, la beauté des lieux. Il y a un monde sous-marin, ouvert à tous ces amoureux de la mer qui ont un jour eu envie de voler librement à mi-chemin entre la terre et l'inconnu. Comme sur la terre, il y a une faune et une flore, puis il y a aussi des paysages , parfois dressés comme des montagnes, ou au contraire arrondis comme des collines. De mémoire de plongeur, je n'ai encore jamais vu de monstres, ou d'algues géantes qui m'ont emprisonné, ou encore de pieuvres gigantesques qui auraient pu emporter le nautilus; mais voici au contraire ce que j'ai vu .

J'ai vu des myriades de plancton en suspension,semblables à des étoiles éparpillées dans une constellation. j'ai vu des posidonies, se balancer au grès des courant comme si elles voulaient toucher les étoiles. Alors, sur cet herbier je me suis allongé les yeux tournés vers le soleil. Dans ses rayons malicieux j'ai ainsi pu voir, des girelles jouer avec les bulles de mes bouteilles. Telles des hirondelles dans les airs, les demoiselles, tournicotent, virevoltent dans un balai endiablé, comme si, ce monde du silence entonnait les premières fresque d'une mélodie sacrée. A l'horizon, se dessine l'épave d'un bombardier en clair-obscur. A l'intérieur, une faune riche en couleurs, y a élu domicile. Une jeune langouste me scrute attentivement, guettant le moindre de mes mouvements, plus loin en témoignage d'amitié, une pieuvre, me tend ses tentacules. Je joue avec ; elle me regarde passionnément. Des sentiments, étranges alors, s'installent entre elle et moi. Une question me vient à l'esprit: - Ne serait-elle pas tout simplement entrain de me draguer? Plus bas, accrochées aux rochers, des gorgones multicolores en forme d'éventails, agrémentent les lieux. Elles cachent l'antre d'une murène qui me regarde d'un air obscène.
Je décide d'aller encore plus bas explorer cet univers de cristal. Je me pose sur un fond de sable et de roches. Ici, les rayons du soleil ne parviennent plus, les couleurs ont disparus et les posidonies aussi. Serait-ce presque le royaume des morts ?, où sont passées les demoiselles qui me faisaient tant sourire?. Dans cette ambiance funeste, règne malgré tout, une hasardeuse beauté. Imaginez, une eau limpide aux tons obscurs; des formes se dévoilent, tantôt animales, tantôt minérales ou peut être les fantômes de naufragés engloutis. Ma route se termine au sommet d'un tombant vertigineux, une falaise qui plonge dans l'immensité de l'océan, et au bout de laquelle, règne l'incertitude de mon avenir.

Imaginez, que vous êtes libre comme un poisson dans les airs, ou comme un oiseau dans l'eau, que ce que vous dites n'a plus aucun sens, que tout ce qui vous entoure vous est égal. Imaginez, que vous ne soyez plus maître de vos pensées, et que la déraison l'emporte sur la sagesse. L'ivresse des profondeurs, serait la cause de ces maux. Grâce à elle, j'ai vu Neptune tenir dans ses bras, des sirènes au chant envoûtant, des dauphins, porter sur leur dos, des messagers d'un monde nouveau, qui se situe bien au-delà de notre imaginaire.

Enfin, j'ai vu des Dieux sans scrupules d'un genre nouveau, sans foi ni loi; des Dieux déchus à l'apparence humaine, se laissant aguicher par les démons. A bord de leurs tankers, ils déversent leur flots d'immondices visqueux. Combien de temps faudra t-il encore à l'humanité pour exorciser les maux qui sont en eux ? et donner une chance à nos enfants, petits enfants, arrières- arrières petits enfants, de voir ce que j'ai vu dans les entrailles de ce monde du silence.


Jean-Marc

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